Thierry, mon photo-parrain

Le jour où j’ai disposé d’une première série de clichés du bitume parisien, j’ai voulu voir si cela donnait quelque chose sur papier. J’ai donc regardé dans les Pages Jaunes pour trouver le labo photo le plus près de chez moi, selon la loi du moindre effort qui m’est chère. Un labo nommé X ( j'évite la pub ) était à quelques minutes à pied de mon logis, allons-y.

Un jeune type m’accueille, Thierry, tout ce qu’il y a d’aimable. Je lui dis que j’ai pris des photos par terre et que j’aimerais bien en tirer une ou deux pour voir comment ça rend sur papier. Mais bien sûr Madame qu’il me répond, si vous voulez bien me suivre, nous allons visionner votre travail. Là, des sonnettes d’alarme retentissent dans ma tête. Je commence à regarder à quoi ressemble le labo et je demande à Thierry si ils travaillent avec des photographes professionnels. Et bien c'est là, voyez-vous, que l'on voit immédiatement que Thierry est un chic type. Il ne ricane pas, il ne m’écrase pas sous un regard dédaigneux, il m’explique gentiment qu’ils travaillent pour tout le monde mais que oui, en effet, les plus grands pros viennent chez eux et des grandes revues comme Elle et Vogue sont leurs clients.

Si je ne me suis pas enfuie à toutes jambes c’est que j’aurais eu encore plus honte à détaler qu’à rester plantée là. Bref, nous sommes allés "visionner" mon "travail". Je me sentais pitoyable. Thierry ouvre les fichiers, regarde et dit : "Mais ce n’est pas mal du tout, ah oui, ça me plaît bien"! Et voilà comment on passe sans transition du bourbier de la honte au nirvana de la joie pure!

Deux jours plus tard, Thierry m’appelle : "Madame Coquoz, vous photos sont prêtes, venez vite, je crois qu’elles vous plairont"! Cet homme c’est un ange, ou plutôt il m’a donné des ailes, ce qui revient au même ! Après, il y a eu beaucoup d’autres tirages, j’allais régulièrement lui montrer mon "travail". Il m’encourageait, "bon il faut continuer là, je veux voir la suite, moi!"

Depuis, nous sommes devenus bons amis, on se raconte les choses de la vie, les amours, les joies les peines, tout ça. Ce qui est dur, c'est que la crise et le numérique ont fait des ravages dans les labos, Thierry n'a pas été épargné.  Alors, pour le moment on lui tient les pouces.

A part cela, Thierry est un aficionado d'Essouira au Maroc où il va régulièrement rendre visite à ses amis, il s'y sent très bien et on le comprend, il y a pire au monde. Il est aussi devenu un vrai fan de course à pied et de culture physique, ça ne peut pas lui faire de mal ?

Je mets une photo Thierry pour que vous fassiez connaissance!

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